Nouveau Projet des trois rivières

Représentant la commune à la réunion sur le projet ‘’Abattoir’’ rebaptisé ‘’projet des trois rivières’’, Emile Touré, Chef de la Cellule Eau, revient sur l’historique de l’habitat de la ville de Kindia, particulièrement des quartiers qui seront touchés par ce projet et sur l’enjeu qu’il représente pour la Mairie.

Dominée par le mont Gangan qui culmine à 1117 m, la ville de Kindia a un relief très marqué, présentant des pentes prononcées ce qui donne comme résultat des bassins versants importants, qui alimentent des cours d’eau qui sillonnent la cité.

La ville de Kindia est une agglomération de plus de 100 000 âmes qui s’accroît chaque jour. L’habitat y est partagé entre deux zones d’occupation qui se distinguent à l’observation sur le terrain, il s’agit des:

 Zones d’occupation loties : A l’initiative de l’administration coloniale de laquelle elles tirent leur origine, elles se développèrent sous les régimes de la Révolution et de la Seconde République. L’habitat de ces zones obéît à un certain nombre de critères et de normes établis par les services de l’Etat ce qui permet facilement leur urbanisation.
Cette zone a été occupée au tout début par les commis de l’administration, les commerçants et les planteurs.

 Zones d’occupation spontanée : Comme l’indique leur nom, ces zones se sont établies sur des terrains déjà déclarés inhabitables (terrains rocheux ou pentus ; berges des cours d’eau ; forêts classées…)

Remontons dans l’histoire pour comprendre comment est-on arriver à cette situation

Les premiers travaux de lotissement ont débuté en 1904 par l’administration coloniale après son transfert de Friguiagbé (site de Kamakoti) à Kindia. Ce lotissement, comprenant alors l’actuel quartier de Manquepas et le centre ville couvrait une superficie était de 74 hectares.

En 1957, il y a eu un plan d’extension de la ville qui a maintenu la même structure.

L’année 1958 voit l’implantation de nouveaux îlots établis sur la même structure, mais en plus grande dimension à Banlieue et Cacia. Les lotissements sont poursuivis en 1980 avec la mise en valeur des quartiers Fissa et Féréfou. Il faut noter que globalement la superficie lotie atteint 2100 hectares en 1988.

Actuellement on constate que sur la totalité des quartiers du centre urbain seul Wondy est totalement loti tandis que Cacia, Manquepas, Sarakolléa,Thierno Djibia, Sinania le sont
à 80 %, Gangan, Féréfou, Tafori à 60%.

Il est possible de dire qu’il y a des quartiers où le type d’habitat ancien est maintenu (Condetta, Fissa, Gare, Sarakolléa…) tandis que d’autres présentent à la fois un type d’habitat ancien et résidentiel (Abattoir, Banlieue…). Les deux quartiers pouvant être qualifiés de résidentiels sont uniquement Manquepas et Cacia.

Signalons que la zone du projet intéresse les quartiers qui présentent un type à la fois ancien et résidentiel. Le premier type d’habitat correspondant toujours à une structure urbanistique spontanée.

Trois rivières traversent la ville il s’agit notamment du Tökhou, du Fissa et du Bamban qui après des méandres se réunissent en un delta qui débouchent en une confluence couvrant une superficie inondable d’à peu près de 2 hectares incluant des habitations, des plantations, des cimetières, des écoles, et la voirie urbaine qui se termine par la Wawa le cours d’eau émissaire qui se jette sur la Santa dans le district de Sèguèya.

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Ces rivières en traversant Kindia, charrient sur leurs passages des saletés de toutes sortes, allant des ordures ménagères aux effluents sanitaires et industriels. Tous ces facteurs concourent à qualifier cette zone de « zone à hauts risques » ou de « zone endémique de maladies diarrhéiques » par les autorités sanitaires de Kindia. Cela à juste titre car à chaque saison hivernale, les maladies liées (directement ou indirectement) à l’eau partent de là et se propagent dans la ville.

Ce projet est très important pour la ville de Kindia et tient à cœur la mairie. L’assainissement de cette zone contribuera à coup sûr à améliorer la santé des populations de Kindia. La Mairie se félicite donc, salue et remercie Coopération Atlantique – Guinée 44 pour le rôle moteur qu’elle joue dans la coopération décentralisée entre Kindia et les collectivités de Nantes. Ce projet est ainsi donc le projet de tous les espoirs pour une amélioration durable des conditions de vie des citoyens de Kindia.

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