Pourquoi une Journée mondiale de l’eau ?
En 1992, les Nations Unies instaurent une Journée mondiale de l’eau le 22 mars. L’occasion de rappeler à chacun à quel point l’eau est un élément essentiel à la vie pour étancher sa soif ou protéger sa santé. Elle est aussi vitale dans le développement des pays, mais peut aussi être source de conflits. Les enjeux liés à l’eau sont nombreux, autant que les inégalités qui persistent encore aujourd’hui. Cette journée permet de porter à la connaissance de tous la réalité de la situation dans le monde et de mettre en lumière les outils à disposition pour continuer ce combat à mener collectivement.
Des gestes qui sauvent ?
A l’heure où la crise sanitaire actuelle nous rappelle à quel point les gestes d’hygiène de base et un accès à l’eau sont essentiels pour prévenir et limiter la propagation de maladies, les chiffres sur l’état des lieux de la situation au niveau mondial sont alarmants. Si l’heure n’est pas à la culpabilisation, il est important de garder en tête cette réalité pour continuer ce combat collectif en faveur d’un accès à toutes et tous à l’eau potable et à l’assainissement.
Le lavage des mains est la première mesure préventive contre la diffusion ou la propagation des maladies. Une consigne bien difficile à respecter pour tous ceux ici – les personnes vivant dans la rue, dans des camps, etc. – comme ailleurs qui vivent dans des conditions précaires sans un accès à l’eau ou à l’assainissement. Retrouvez la lettre ouverte inter-associative publiée par La Cimade.
Une campagne pour le droit à l’eau
En cette période électorale – à re/venir – et à l’occasion des 10 ans de la reconnaissance des Droits humains à l’eau et à l’assainissement par les Nations Unies, la Coalition Eau et 30 associations partenaires mobilisées pour un accès à l’eau et à l’assainissement pour toutes et tous ont lancé la campagne « L’eau est un droit ! ». L’objectif de cette campagne est d’interpeller les élu.e.s sur ces problématiques et défis persistants en France et dans le monde. Si la majorité des personnes qui n’ont accès ni à l’eau ni à l’assainissement se trouve dans les pays dits du sud, les personnes en situation de fragilité en France souffrent également de cet accès difficile à l’eau et à l’assainissement.
Retrouvez l’intégralité de la campagne et des informations sur la Journée mondiale de l’eau sur le site de la Coalition Eau.
La participation citoyenne, un rôle à portée de main
Nous avons tous le pouvoir d’agir à notre échelle en interpellant ceux que nous élisons ou en agissant directement. Mais la participation citoyenne, c’est quoi exactement ? “La participation citoyenne est la capacité pour les individus, citoyens et populations à faire valoir leurs points de vue dans l’élaboration des politiques publiques et dans les prises de décisions collectives les concernant.” Facteur d’appropriation, de durabilité et d’efficacité, elle apparaît comme un levier d’action indispensable pour faire progresser le secteur de l’eau et de l’assainissement et atteindre l’objectif de développement durable n°6 sur l’eau et l’assainissement.
Pour en savoir plus sur la participation citoyenne
Les 1% eau – la loi Oudin-Santini
Le dispositif du 1% eau de la Loi Oudin-Santini – mis en place en 2005 – permet aux collectivités locales, aux syndicats et agences de l’eau de consacrer jusqu’à 1% de leur budget eau et assainissement au financement des actions de solidarité dans ces secteurs. Un outil efficace pour soutenir le développement de projets relatifs à l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les pays dits du sud.
Le projet EduKindia mené dans le cadre d’une coopération décentralisée entre cinq communes de l’agglomération nantaise et Kindia, bénéficie d’ailleurs de ce dispositif avec le soutien de Nantes Métropole et de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne.
Cependant, à l’heure actuelle, seulement 82 collectivités sur les 35 500 que compte la France sont engagées sur des projets de coopération internationale d’accès à l’eau potable. C’est pourquoi, l’ONG Solidarités Internationales a lancé un appel aux citoyens et aux élus pour mobiliser les territoires pour l’accès à l’eau potable pour tous. Pour en savoir plus, retrouvez le Baromètre de l’eau 2019 – Solidarités Internationales.
Quelques chiffres – Source Coalition Eau
- 2,6 millions de personnes meurent chaque année des suites de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre
- 207 millions de personnes passent plus de 30 minutes par voyage aller-retour pour collecter de l’eau à partir d’une source améliorée
- 58% des cas de diarrhées dans les pays à moyens et bas revenus, soient 842000 décès annuels, sont attribuables à une eau non-potable (502 000), un assainissement inadéquat (280 000) ou une hygiène insuffisante
- Au moins un tiers des hôpitaux dans les pays en développement n’ont pas d’eau courante propre, entraînant des conditions insalubres et une nouvelle propagation de maladies dans les zones touchées par la sécheresse
- 15% des décès maternels surviennent dans les 6 semaines suivant l’accouchement, principalement du fait de mauvaises conditions d’hygiène, etc.
Le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement impacte fortement l’éducation
Le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement dans les établissements scolaires impacte fortement la fréquentation ou la régularité des élèves, notamment des jeunes filles, aux cours. Quelques chiffres parlants (source Coalition Eau) :
- 1 adolescente sur 10 en Afrique manque l’école durant ses règles et finit souvent par abandonner sa scolarité, notamment du fait d’un manque d’accès à des installations sanitaires adaptées
- Dans 8 cas sur 10, les femmes et les filles sont chargées de la collecte d’eau
- Les femmes et les filles passent souvent 6 heures par jour à collecter de l’eau en Afrique, etc.
Le projet EduKindia – mené dans le cadre d’une coopération solidaire entre cinq communes de l’agglomération nantaise et Kindia – a pour objectif principal d’améliorer les conditions sanitaires des élèves dans les établissements scolaires. Un objectif qui – au regard des chiffres et de la situation actuelle – prend ici tout son sens. Ces projets solidaires permettent d’avancer ensemble vers la réalisation des droits fondamentaux.
Pour en savoir plus sur ce projet, retrouvez le film témoignage des acteurs du projet EduKindia sur notre site Internet dans la rubrique Ressources. D’autres vidéos courtes vous permettront également de mieux comprendre le contexte du projet : les ODD, le 1% eau, la coopération décentralisée.