Mis en place pour réduire la consommation de bois des ménages au moment de la préparation des repas, le projet « 9000 cuiseurs pour la Basse Guinée » répond à plusieurs problématiques majeures en Guinée :
– Consommation importante des ressources en bois et déforestation
– Pollution de l’air et maladies liées à l’absorption de la fumée
– Coût important pour les ménages
A l’heure actuelle, la majorité des ménages utilise le foyer traditionnel à trois pierres, gros consommateur de bois, de temps et d’énergie, ou des cuiseurs à bois de mauvaise qualité et rapidement détériorés.
UNE FILIÈRE PORTEUSE D’ESPOIR
Conçus selon un procédé technique développé par BISS, l’utilisation des Cuiseurs à Bois Economes réduit considérablement la quantité de bois nécessaire à la cuisson des aliments tout en augmentant son efficacité. De ce fait, les ménages réalisent d’importantes économies de temps, d’argent et préservent leur environnement et leur santé.
OBJECTIFS DU PROJET « 9000 CUISEURS À BOIS ÉCONOMES POUR LA BASSE GUINÉE »
• Produire, promouvoir et commercialiser 9000 cuiseurs à bois économes sur la Basse Guinée
• Renforcer les pratiques des Collectivités Locales en matière de gestion des ressources naturelles.
En partenariat avec l’Association pour la Promotion Economique de Kindia (APEK Agriculture), Coopération Atlantique Guinée 44 a mis en place une série de formations à destination des artisans afin de les former sur les techniques de fabrication des CBE qui sont ensuite commercialisés par des animatrices chargées de leur diffusion auprès des ménages.
LE PROCESSUS DE LABELLISATION CARBONE ASSURE LA VIABILITE DE LA FILIERE
Le processus de labellisation carbone s’inscrit dans le programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation d’énergie. L’ADEME en donne une définition précise : «La compensation volontaire est un mécanisme de financement par lequel une entité (administration, entreprise, particulier) substitue, de manière partielle ou totale, une réduction à la source de ses propres émissions de gaz à effets de serre une quantité équivalente de « crédits carbone », en les achetant auprès d’un tiers. »
A ce titre, la réduction des émissions de gaz à effet de serre obtenue grâce à la diffusion et à l’utilisation des CBE permet de générer un revenu par la vente de ces crédits carbone. Ce processus de compensation assure une viabilité économique à la filière en abaissant le prix de vente des CBE pour le rendre accessible aux ménages guinéens.
RETOUR SUR LE BILAN DE L’ANNEE 2016
Après une année 2015 difficile liée à l’épidémie Ebola, le processus de fabrication et de vente des CBE a repris de plus belle en 2016 pour atteindre 70% de l’objectif final au terme de ces trois années, soit 6309 CBE vendus.
Les synergies développées entre Coopération Atlantique Guinée 44 et l’APEK agriculture ont permis de renforcer les dynamiques de vente, les dispositifs de suivi et la mise à jour de la base de données rendant de ce fait plus lisible la gestion de la fabrication et de la vente des cuiseurs.
Par ailleurs, les nouveaux partenariats noués avec les ONG NARSEME et AGEDD (Association Guinéenne d’Eveil au Développement Durable) et les différentes communes urbaines et rurales (Télimélé, Brouwal et Boké) ont redynamisé la promotion et la vente des CBE au sein des organisations locales de femmes et des groupements agricoles.
OPÉRATION MARKETING POUR MODIFIER LES HABITUDES
La commercialisation des CBE doit avant tout passer par un changement des pratiques car la préparation des repas est une affaire de traditions. Or, il n’est pas simple de changer ses habitudes. Pour cela, Coopération Atlantique Guinée 44 a mené des actions de promotion des CBE auprès de radios locales, de magazines, d’émissions interactives, de jeux publics à Kindia destinées à informer le public sur les retombées positives des CBE pour les ménages.
Le bilan est plutôt satisfaisant car ces actions ont permis non seulement d’améliorer progressivement les ventes mais également de sensibiliser un grand nombre de public sur ce nouveau procédé de cuisson.
Le chemin à parcourir pour parvenir au développement et à l’autonomisation de la filière CBE est encore long mais le projet avance dans la bonne direction et les résultats sont encourageants.
Kollet KEITA, Responsable Développement local projet COFIFAM