Robuste, efficace et simple d’utilisation, le Cuiseur à Bois Econome est un outil plébiscité tant en France qu’en Amérique du Sud et en Afrique. En Guinée tout particulièrement, où la très grande majorité des femmes cuisinent sur le foyer traditionnel « 3 pierres », qui induit une forte consommation de bois et l’émission d’une quantité importante de fumées nocives pour les cuisinières et leurs enfants.
La phase pilote du projet CBE en Guinée avait pour objectif la diffusion de 2500 CBE dans la Préfecture de Kindia entre Janvier 2010 et Mars 2012. Au vu de l’engouement des femmes pour le cuiseur, ce sont finalement près de 2800 CBE qui auront été vendus au total, dont environ 500 dans d’autres préfectures que celle de Kindia. Ce résultat montre bien que les cuiseurs sont appelés à être diffusés à grande échelle afin qu’ils puissent profiter au plus grand nombre. Dans un premier temps, une extension à toute la région de Guinée-Maritime est prévue, avant d’envisager éventuellement une diffusion à l’échelle nationale à plus long terme. Il s’agit d’un véritable challenge au vu de la situation actuelle en Guinée : tissu entrepreneurial très faible, voies de communication dans un état déplorable, moyens d’actions de l’Etat très limités alliés à une gouvernance précaire, analphabétisme, accès à l’énergie problématique auxquelles viennent s’ajouter bien d’autres difficultés. Le futur projet à grande échelle devra ainsi relever des défis variés, parmi lesquels :
– Identifier de nouveaux producteurs capables de fabriquer des cuiseurs 2e génération (faits de tôles plus épaisses donc nécessitant des opérations de soudure comme sur la photo) ainsi que de nouveaux modèles plus grands, directement sur commande et non suite à l’approvisionnement en matière première par le projet comme c’était le cas durant la phase pilote. La qualité devra être contrôlée en externe et sanctionnée par l’apposition d’un signe distinctif (autocollant avec logo par exemple).
-Mettre en place un nouveau schéma de diffusion se rapprochant le plus possible d’une filière économique non-subventionnée (par exemple par des partenariats avec des commerçant(e)s plutôt que les Unions Agricoles qui n’ont pas pleinement joué leur rôle durant la phase pilote)
– Trouver l’équilibre entre subventions directes (permettant de réduire de prix de vente, notamment pour favoriser son accès aux plus pauvres, souvent en zone rurale) et indirectes (destinées à la formation des acteurs/organisation, marketing/sensibilisation, contrôle qualité). Un prix de vente plus élevé pourrait être couplé avec la possibilité pour les bénéficiaires d’avoir accès à un micro-crédit (dont le fonds de roulement pourrait par exemple être fourni par le projet aux structures de micro-crédits).
Mais puisque la chance sourit aux ambitieux et qu’il n’existe pas de problème sans solution(s), gageons que le projet, malgré son ralentissement passager suite à des difficultés de financements, trouvera une réponse appropriée à chacun de ces défis pour le plus grand bonheur des cuisinières guinéennes !