Ce sont 109 personnes qui ont pris part aux ateliers de formation sur l’alimentation équilibrée à Kindia, Kolaboui et Tougnifily entre 16 et le 24 janvier 2013. Des femmes et des hommes d’unions paysannes de Basse Guinée, ainsi que des enseignantes, des personnels de centres de santé, des animateurs de la FOP et des journalistes de radios rurales.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « Sécurité Alimentaire en Basse Guinée », sur financement de l’Union Européenne, elle est mise œuvre par CA-Guinée 44 au bénéfice de la FOP BG.
Le responsable du projet est Sékou Bérété de CA-Guinée 44 et la formation a été assurée par Marie Bossy de CA-Guinée 44 et d’AGUR France (Association Guinéenne d’aide aux URémiques).
La traduction en Soussou a été assurée par Aminata Diallo (AGUIBEJ) à Kindia et par Fatou N’Daou (Union Noumouya, responsable des femmes au niveau de la sous-préfecture de Kolaboui) et Keïta Alpha Condetto (APEK) à Kolaboui et Tougnifily.
Le lancement de cette campagne a été prononcé par Aboubacar Pastoria Sylla vice-président de la FOP BG
Le rôle de l’alimentation est primordial dans la prévention des maladies en particulier l’hypertension, le diabète, l’obésité, les cancers.
Tous les aliments nécessaires à l’équilibre alimentaire sont disponibles en Guinée, mais de mauvaises habitudes alimentaires font que certaines familles n’en utilisent qu’une très petite partie. Par exemple le riz est la base de l’alimentation alors qu’il faudrait lui substituer régulièrement du maïs, du fonio, du mil, du manioc, du taro, de l’igname, de la patate, des haricots blancs, ou des bananes plantain……
La formation a eu pour but de préciser les différents groupes d’aliments afin de rendre les participants aptes à avoir une alimentation variée et à transmettre le message dans leur environnement. A la quasi unanimité, les participants ont découvert que dans chaque groupe les aliments ont la même valeur nutritive, mais chacun a des particularités concernant les vitamines, les sels minéraux, les oligo-éléments et aucun ne les contient tous c’est pourquoi il faut varier les aliments de manière à avoir tous ces nutriments sur une ou deux semaines.
Les participants ont aussi appris l’importance à donner à chacun de ces groupes dans l’alimentation quotidienne :
L’eau à boire à volonté, c’est la seule boisson indispensable.
Les céréales, tubercules, féculents, légumineuses, le pain : il faut en prendre une portion à chaque repas.
Les fruits et les légumes : 5 portions par jour sont nécessaires. Le fruit doit faire partie de chaque repas. Il est nécessaire de manger régulièrement des légumes crus. Dans l’assiette il doit y avoir moitié riz (ou tubercule, ou autre céréale, ou féculent) et moitié légumes et pas seulement quelques légumes dans la sauce.
Le lait et les produits laitiers : boire 1 verre de lait chaque jour.
La viande le poisson et les œufs : manger chaque jour une portion de l’un ou l’autre de ces aliments ; ils sont équivalents en terme de valeur nutritionnelle.
Les corps gras : l’huile est indispensable à la santé mais en très petite quantité. Par ailleurs elle ne doit pas être trop chauffée car alors elle développe des composés toxiques.
Les produits sucrés : ils n’entrent pas dans l’alimentation quotidienne, leur consommation doit être occasionnelle.
Le sel doit être utilisé avec modération, les aliments en contiennent, et une petite quantité de sel pour la cuisson suffit. Il ne faut pas ajouter de sel dans l’assiette.
Les modes de cuisson ont donné à discussion, il n’est pas habituel de cuire les légumes ou le poisson à l’eau ou la vapeur, la cuisson à l’huile très chaude est bien ancrée dans le savoir-faire des ménagères qui n’en envisagent pas d’autres.
De même la consommation de légumes crus n’est pas très répandue, préparer le repas signifie allumer le feu. Les participants ont découvert qu’il était possible de faire un repas équilibré avec des crudités, un œuf dur, du pain et une portion de fruit. Une révolution culturelle, il faudra encore attendre longtemps avant de la voir arriver !
Afin de pouvoir mener à bien leur mission de formation, les participants ont reçu un document sur les groupes alimentaires et un autre avec des conseils pour une alimentation équilibrée en langue Soussou.
Si chaque formateur dépasse les préjugés sur l’alimentation en particulier sur la place du riz ou de la viande, il pourra mettre en œuvre les connaissances acquises pour modifier ses habitudes et ainsi donner l’exemple dans sa communauté.
Plusieurs radios locales ont été présentes, qui elles aussi relayeront les messages éducatifs, la répétition étant une méthode pédagogique efficace, il est permis d’espérer que des auditeurs soient convaincus par les messages et commencent à modifier leur alimentation. Et si l’information leur parvient par plusieurs canaux ils prendront conscience qu’elle est importante.
C’est une entreprise de longue haleine qui vient de débuter, il faudra beaucoup de ténacité et de patience pour la voir aboutir.
Accompagner, soutenir, encourager, relancer, répondre aux questions, il sera nécessaire d’entretenir l’intérêt qui a vu jour au cours de ces 8 ateliers pour qu’il ne retombe pas et que dans quelques années il soit fait un meilleur usage des aliments disponibles pour être en meilleure santé.