Bilan de la 1ere phase du programme “Coopérer autrement en acteurs de changement”

CONTEXTE DU PROGRAMME “COOPÉRER AUTREMENT EN ACTEURS DE CHANGEMENT”

Le 1er mai 2014, le CFSI lançait son programme “Coopérer autrement en acteurs de changement (CAAC)” pour une durée de 4 ans (2014-2018) avec pour objectif de lutter contre les inégalités sociales et de promouvoir la défense des droits humains.

Ce programme s’adressait aux 24 membres du CFSI dans le but de leur permettre, dans un cadre collectif, de travailler à l’analyse et l’adaptation de leurs pratiques à l’évolution des contextes et à la mondialisation en expérimentant de nouvelles formes et projets de coopération.

Les pratiques actuelles ne semblent plus refléter cette volonté de prédominance du partenariat sur l’assistance, c’est pourquoi une nouvelle forme de coopération a été envisagée. Coopérer sur des enjeux partagés pourrait-il être une alternative efficace à l’aide au développement ? A travers des initiatives pratiques, ce programme CAAC a donné l’opportunité aux membres du CFSI de réfléchir ensemble à cette nouvelle alternative possible.
-305.jpg

CONTENU DU PROGRAMME ET MISE EN ŒUVRE

Ce programme a été mis en œuvre à travers neuf opérations pilotes et un apprentissage collectif réalisé grâce à des journées d’études et séminaires qui ont ponctué ces quatre années.

Afin de réunir les conditions nécessaire à l’expérimentation de cette nouvelle forme de coopération, les projets devaient reposer sur :
– Des coopérations s’opérant de territoire à territoire, ici et là-bas
– Des coopération autour d’enjeux communs et partagés
– Et sur des problématiques impliquant une diversité d’acteurs ici et là-bas.

Pour Guinée 44, membre du CFSI depuis plusieurs années, c’est à travers le projet Insertion sociale et professionnelle des jeunes en milieu rural que cette coopération a pris forme entre la France et la Guinée, entre l’association et le mouvement des Maisons Familiales Rurales, en France et Guinée.

CONTEXTE DU PROJET :
67% de la population guinéenne est rurale et 42% de cette dernière a moins de 15 ans. Aux vues de l’intensification de l’exode rural chez les jeunes – exode générant de forts taux de chômage dans les espaces urbains – l’insertion socio-professionnelle de ces jeunes est devenue un enjeu majeur tant pour les acteurs des territoires ruraux guinéens que pour les autorités locales des zones urbaines. Pourtant, de nombreux jeunes se retrouvent sans qualification et les formations agricoles proposées sont peu adaptées à la réalité des métiers en lien avec l’agriculture.

L’objectif de ce projet pilote était de définir et mettre en place des formations professionnalisantes adaptées aux jeunes ruraux sortis du système scolaire en Guinée.

Pour cela, plusieurs objectifs spécifiques ont été définis et prennent tout leur sens dans ce projet de coopération alternative :

  • Favoriser des concertations pluri-acteurs et territoriales pour faire émerger des parcours de formation visant à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en milieu rural et péri-urbain
  • Expérimenter des dispositifs de formations professionnelles accompagnant l’insertion socio-économique de jeunes sur les territoires des préfectures de Kindia et Boké en Guinée
  • Favoriser les partages d’expériences et la construction de partenariats solidaires entre acteurs de la formation socio-professionnelles des jeunes ruraux en s’appuyant sur le réseau international des Maisons Familiales Rurales
  • Capitaliser et partager l’expérience d’une démarche d’engagement en coopération solidaire de territoire à territoire.
    -315.jpg

Quatre ans plus tard, quel est le bilan pour Guinée 44 de cette initiative portée dans le cadre du projet « Coopérer autrement en acteurs de changement » ?

Après 4 ans d’engagements, en Guinée pour créer avec les parents et les acteurs locaux les conditions à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes descolarisés, en France pour contribuer à la démarche d’éducation et d’ouverture au monde et aux autres portée par les Maisons Familiales Rurales, Guinée 44 tire des enseignements sur ses rôles et postures de médiatrice.

Médiation entre les acteurs locaux en Guinée afin de créer des espaces de dialogue, de concertation et de co-construction, conditions d’insertion socioprofessionnelle des jeunes;
Médiation entre les acteurs guinéens et les MFR de Sarthe et de Mayenne pour favoriser la construction d’un partenariat international solidaire entre pairs.

Guinée 44 tire des enseignements sur ses pratiques, les trajectoires partenariales qu’elle peut initier, susciter, au local, au national et sur le plan de la solidarité internationale.

Sur la fin de ce premier semestre, l’association s’engage dans un travail d’analyse et de prospective partenariale pour projeter sur les 4 prochaines années les évolutions à donner aux partenariats existants entre elle et les Fédérations Départementales des MFR de Sarthe et de Mayenne, l’Union Nationale des MFR d’Education et d’Orientation, les MFR de Kolabouyi et de Friguiagbé, les Ministères guinéens, et ceux qui seraient à initier.

Du 25 au 31 mars 2018, deux administrateurs.trices de Guinée 44 et la présidente d’une MFR de Mayenne effectueront une mission auprès des administrateurs.trices des MFR guinéennes avec pour objectif de mieux comprendre les dynamiques des MFR guinéennes sur leurs territoires et leur projection dans les partenariats locaux et nationaux.

A l’occasion de la journée de clôture organisée en avril prochain autour de la thématique « Lutter contre les inégalités : un enjeu partagé entre acteurs des territoires ? », Chérif Younoussa DIALLO, responsable des projets Jeunesse et Abdoul Karim KEITA, Président de la MFR de Kolaboui se rendront en France pour assister et prendre part aux échanges.
-306.jpg

Agir en acteur de changement