Pendant 2 mois, du 15 janvier au 15 mars 2013, nous avons participé aux actions de développement de Coopération Atlantique – Guinée 44, à Kindia. Nous avons pu apporter notre expertise technique à l’équipe locale en réalisant un diagnostic de plusieurs points d’eau de la commune de Kindia.
- Contexte
La ville de Kindia, où est établie l’association, dispose d’une grande variété de points d’eau : sources, puits, forages, bornes-fontaines. Cette diversité a pour but de répondre aux différents besoins des populations locales : la boisson d’eau potable, la cuisine, la toilette, la lessive et même l’agriculture. Seulement, le mauvais état de beaucoup de ces points d’eau et leur nombre insuffisant face à une population toujours croissante ne permet pas d’alimenter en eau tous les habitants de la commune.
- Mission
Dans le cadre d’un projet de 3 ans, jusqu’en 2015, Coopération Atlantique – Guinée 44 prévoit de réaménager ou de réhabiliter une quinzaine de ces points d’eau. En amont de cette réhabilitation, Cap Eau Sud a donc pour mission d’établir le diagnostic de 30 points susceptibles d’être traités par ce programme.
Le but de cette mission est de rendre compte de leur état physique (maçonnerie, plomberie, etc…), de leur environnement naturel (zones inondables, boisement, pollution animales, humaines, etc…) mais aussi de leur ancrage social au sein des populations concernées. En effet, la réhabilitation « physique » d’un point d’eau n’a de sens que si celle-ci s’effectue au sein d’une population consciente de son importance sanitaire.
- Démarche
Accompagnés par Emile Touré, Ingénieur Eau et Assainissement de l’Agence Communale de l’Eau et de l’Assainissement (ACEA), nous nous déplaçons à moto vers les points d’eau. Cet interlocuteur privilégié nous permet de rencontrer les différents acteurs locaux liés au développement des accès à l’eau à Kindia mais aussi les populations concernées. En effet, communiquer en Soussou, en Malinké ou en Poular n’est pas toujours simple…
Le diagnostic de l’état des infrastructures s’effectue à l’aide d’une fiche type que nous avons établie. Cette fiche permet de constater l’état actuel du point d’eau, ses avantages, ses inconvénients et son environnement naturel. Avec l’aide de questionnaires issus d’enquêtes sociales précédemment menées à Kindia, elle renseigne aussi sur la perception du point d’eau par les habitants concernés. Cette fiche étant la même pour tous les points, elle permet d’avoir une approche comparative et ainsi d’aider à la sélection des puits, forage, bornes-fontaines et sources à réhabiliter.
Enfin, pour cette étude, grâce à deux GPS prêtés par le centre de recherche de Foulaya, nous relevons la position de chaque point utile et ainsi nous établissons une cartographie des accès à l’eau de la commune de Kindia.
- Bilan
Sur certaines sources, un système de chloration permet de proposer une eau potable aux habitants. Le fonctionnement mécanique autonome de ce système nécessite un entretien régulier et rigoureux. Des frottements, encrassements et difficultés de réglages peuvent apparaissent très vite et rendre le dispositif défaillant. De manière générale, pour tous les points d’eau réaménagés, un suivi bactériologique fréquent est nécessaire. En effet, le développement non contrôlé des alentours d’un point (aménagements de latrines, constructions diverses, creusage de puits particuliers etc…) peut grandement dégrader la qualité de l’eau.
Avec plus de temps, une étude sociale plus poussée et prolongée, accompagnée d’un recensement plus précis du nombre d’utilisateurs de chaque point d’eau aiderait beaucoup à garantir son suivi et son entretien.
Enfin, la mise à jour régulière de la cartographie commencée avec notre mission permettrait un suivi des zones à aménager et une appréciation géographique de la qualité de l’eau sur la de la ville de Kindia.
Notre analyse technique détaillée et critique de chaque point d’eau est restituée à Coopération Atlantique – Guinée 44 et à l’ACEA afin de les aider dans leur choix de points à réhabiliter. D’ici 2015, les habitants de Kindia, impliqués dans les travaux de réaménagement, devraient donc bénéficier d’au moins 15 nouveaux points d’eau fonctionnels.
L’équipe Cap Eau Sud : Pierre, Pierre Olivier et Xavier