Mission d’évaluation des activités du RGTA-DI en Haute Guinée

Contexte

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet DEFMA « Développement Filière Maraichère en Basse et Haute Guinée », de nombreuses activités actuellement en cours de réalisation visent le développement économique et durable du secteur maraîcher. Ces différentes activités visent avant tout à renforcer les capacités de production et de structuration des organisations paysannes afin d’augmenter les revenus des producteurs dans une approche de filière.

L’aménagement hydro-agricole des bas-fonds

Parmi ces nombreuses activités, l’aménagement hydro-agricole de bas-fonds pour un meilleur accès à l’eau est attendu en Basse et Haute Guinée pour augmenter la production des exploitations maraîchères dans la zone d’intervention du projet et minimiser la pénibilité des travaux maraichers par l’utilisation des équipements de pompage d’eau.

Ainsi, pendant la campagne 2018, 25 ha ont été aménagés (14 ha en Basse Guinée et 11 ha en Haute Guinée), sur un objectif de 45 ha pour le projet.

La mission d’évaluation 

En Haute Guinée, après une année d’exécution des travaux, et en prélude de la réception définitive des ouvrages (15 puits maraîchers et 13 bassins de retenue d’eau), Guinée 44, chef de file du projet DEFMA et maitre d’ouvrage des travaux, a effectué une mission d’évaluation de la qualité des ouvrages sur les sites aménagés, du 10 au 14 mai 2019. Cette mission était composée de Moussa Makalo Koïta, Responsable suivi-évaluation du projet DEFMA / suivi des partenariats, et d’Emma Peyraud, Responsable de projet DEFMA en Basse Guinée. A savoir, cette activité est coordonnée une ONG nationale, le RGTA-DI, partenaire direct de Guinée 44 dans le cadre du projet DEFMA.

Plaque de visibilité des aménagements à Konidou (Dabola)

L’occasion a été aussi mise à profit pour examiner les activités du RGTA sur la formation au compostage de 21 jours.

Cette mission qui a couvert les préfectures de Dabola (Konindou), Kouroussa (Doura) et Kankan (Batè-Kassa et Bordo) s’est déroulée comme suit :

  • Visite des sites aménagés et contrôle des infrastructures
  • Visite des compostières aux alentours des sites
  • Entretiens avec les bénéficiaires sur les sites
  • Réunion bilan avec le RGTA-DI

Au terme de la mission les résultats suivants ont été obtenus :

Infrastructures hydro-agricoles, équipements et structures de gestion

  • Contrôle de la qualité des ouvrages et des équipements

Le contrôle de la qualité des puits se fait notamment par l’intermédiaire de plusieurs indicateurs définis dans le cahier des charges et par l’analyse de l’ouvrage. L’entretien avec les bénéficiaires est très important aussi puisque ce sont les usagers quotidiens des ouvrages.

Chaque puit est couplé à un bassin. A l’aide d’une motopompe ou de pompes immergées et de raccords, l’eau est capté à l’intérieur du puit pour être déversée dans un bassin de retenue d’eau. Ces bassins sont équipés de robinets afin d’irriguer ensuite les cultures maraîchères à l’aide de raccords.

De manière générale, la qualité des travaux est satisfaisante et les bénéficiaires sont satisfaits de la qualité des aménagements réalisés en 2018.

Contrôle du puit sur le périmètre de Benkadi à Konidou – préfecture de Dabola

Bassin de retenue d’eau, puit et plantation maraîchère à Doura (Kouroussa)

Entretien entre Moussa Makalo Koïta et une bénéficiaire sur la qualité des ouvrages réalisés en 2018
  • Amortissement des équipements et appropriation des bénéficiaires

Des équipements tels que des motopompes, des pompes immergées accompagnées de groupes électrogène ont été mis à disposition des usagers des puits et bassins afin de pouvoir pomper l’eau autrement que manuellement (beaucoup plus fatiguant).

Dans un objectif de durabilité des acquis du projet, nous souhaitons que les équipements subventionnés par le projet soient amortis par les bénéficiaires. C’est à dire que ces derniers doivent s’organiser pour tenir une caisse permettant de récolter les cotisations des usagers. Cette caisse devra permettre à l’avenir de payer les réparations du matériel et, au bout de 3 ans, durée d’amortissement, pouvoir acheter de nouveau le même équipement en cas de dysfonctionnement. Pour le moment, les résultats attendus ne sont pas tout à fait atteints.

Photo de famille avec les membres du groupement de Horoya à Konindou (Dabola)

Entretien avec les bénéficiaires qui évoluent sur le bas-fonds de Baté Kassa à Kankan
  • Recommandations

Des bénéficiaires

Les bénéficiaires dans l’ensemble ont suggéré la construction des bassins semi-enterrés afin d’accéder directement à l’eau après pompage. Ce qui semble moins contraignant et plus rapide. Ils recommandent aussi de réaliser des puits plus profonds.

Guinée 44

  • Former à l’utilisation des équipements hydro agricoles (motopompes, pompes immergées). Les apprenants doivent capitaliser les informations reçues dans la formation et former à leur tour les autres membres du groupement pour qu’une grande partie des membres puissent utiliser les machines.
  • Sécuriser les recettes liées à l’amortissement de l’équipement par l’ouverture des comptes dans les IMF.
  • Pour les aménagements de 2019, il a été recommandé de réaliser moins de puits afin de pouvoir les faire plus profonds (15 m environ).
  • Trouver une solution (changement des robinets avec de gros orifices, des raccords ?) pour une utilisation effective des bassins de 2018.
  • Construire des bassins semi enterrés en 2019 pour y pomper l’eau et arroser via l’arrosoir.
Néné Hady Cherif, Présidente de l’Union des Groupements Maraîchers de Kairaba (Konindou / Dabola)
  • Suivi de l’activité de la formation au compostage

Le bilan de la formation a été très positif. Les savoirs sont acquis et sur chaque site nous avons interrogés les producteurs pour expliquer la fabrication du compost. Les bénéficiaires assurent qu’ils retrouveront les matériaux pour fabriquer eux même leur compost : ils sont accessibles et disponibles. Auparavant, ces matériaux n’étaient pas utilisés, ils n’en connaissaient pas l’utilité. Toutefois, ils attendent les effets positifs par l’utilisation de ce fertilisant lors de la prochaine campagne avant de dupliquer les pratiques.

Compostière à Horoya

Emma PEYRAUD, Assistante technique à la coordination des projets Agriculture et développement rural