LA JEUNESSE, L’AVENIR DE LA GUINÉE
En Guinée, près de la moitié des habitants a moins de 15 ans. La jeunesse de la population est une chance pour le pays et son développement mais c’est avant tout un défi éducatif car chaque année, une majorité d’enfants sort du système scolaire sans qualification ni possibilité de poursuivre leur parcours en formation professionnelle.
Aujourd’hui, l’engagement est résolument en faveur de l’éducation et de la formation professionnelle de jeunes citoyens ouverts au monde et engagés économiquement et socialement sur leur territoire dans les filières d’emplois de l’économie locale principalement dans l’agriculture et l’artisanat.
DE LA RUE À L’ÉCOLE
L’insertion socio-professionnelle des jeunes a toujours été l’un des axes majeurs de la mission de Guinée 44. Les implications de l’association ont varié au cours du temps, selon les intérêts et le contexte socio-économique du pays.
Renouer les liens entre jeunes et adultes
Dans les années 1990, à Kindia – comme dans d’autres villes en Guinée – le phénomène de bandes de quartiers (les « grains », les « gangs ») regroupant une jeunesse désœuvrée et socialement abandonnée, devenait source de violence et d’inquiétude pour la vie de la cité. En multipliant les espaces de sports collectifs dans les quartiers, en encadrant des entraînements et des formations sportives, en créant des Maisons des jeunes, une bibliothèque, une salle de spectacle, Guinée 44 les a détournés des enjeux de conflit, de rivalité et de violence entre bandes de jeunes.
Rendre les jeunes acteurs de la vie locale
Le cap tenu au cours des années 2000 a été déterminant pour l’avenir des jeunes et leur reconnaissance. Le développement de la vie associative était au cœur du projet. L’enjeu n’était plus seulement la paix et la tranquillité des quartiers mais bien l’occasion donnée aux jeunes de s’organiser collectivement, de se former et de s’affirmer dans les associations impliquées dans les loisirs, la vie sociale ou économique de la ville.
En dix ans, 120 associations de jeunes ont vu le jour : véritables espaces de formation et d’actions ouverts aux jeunes.
Si leur engagement personnel a pu enrichir les individus, l’implication collective a contribué grandement à leur reconnaissance, leur valorisation et à leur insertion dans la vie citoyenne de la ville.
Permettre aux jeunes de se former en tant que professionnels et citoyens
La migration actuelle de jeunes guinéens par centaines vers la France et l’Europe suscite la perplexité : le pays n’est pas en guerre, pas de régime totalitaire. Mais au delà des histoires chaotiques et douloureuses de certains jeunes, une grande désespérance : « pas de travail, pas de formation, pas d’avenir pour nous en Guinée ! »
80 % de la population s’investit dans une agriculture familiale de subsistance. Aucune formation au plan national ne prépare au métier d’agriculteur de base. Dans des conditions pourtant favorables (terre, eau, soleil), les faibles rendements et l’insuffisance alimentaire traduisent les graves défaillances d’une agriculture que les jeunes fuient comme un travail de misère sans avenir.
Le projet d’accompagnement des Maisons Familiales Rurales de Guinée est au cœur de cette problématique : démontrer concrètement aux jeunes ruraux que l’agriculture peut évoluer et faire vivre une famille, que la formation proposée garantit une réelle technicité pour un métier d’avenir.
DE L’URBAIN AU RURAL, RÉÉQULIBRER LES ATTENTIONS ET MIEUX RELIER LES TERRITOIRES
Le soutien de l’association à la jeunesse de Kindia a beaucoup profité aux jeunes des quartiers en milieu urbain, ou péri-urbain. Sans ignorer les aspirations des jeunes des communes rurales, les effets des actions menées ont finalement davantage profitées aux associations de jeunes en milieux urbains et aux pouvoirs publics des centres urbains.
Ainsi, depuis 2012, Guinée 44 porte une attention plus particulière aux réalités vécues par les jeunes en milieu rural et à l’expression des organisations rurales et des autorités des communes rurales. L’inter-collectivité à Kindia s’est faite l’écho de cette « détresse » des parents, des professionnels agricoles, des élus locaux, face aux phénomènes d’exode rural des jeunes, de migrations hasardeuses et clandestines, de délinquances juvéniles, d’enrôlement et d’instrumentalisation des jeunes. Parmi les réponses, l’éducation, l’information, la formation professionnelle, l’emploi, le soutien à l’initiative des jeunes, élus et acteurs sociaux, ont collectivement tracé des chemins.
Le partenariat avec les Maisons Familiales Rurales ouvre un axe de travail sur les conditions de l’insertion socio-professionnelle des jeunes autour de métiers « ruraux », c’est une première pierre à un édifice bien plus vaste auquel il faut s’atteler pour construire le développement économique, social, culturel des territoires ruraux.
PENSER ET AGIR SUR L’ATTRACTIVITÉ DES TERRITOIRES RURAUX POUR LES JEUNES GÉNÉRATIONS
Quand recharger son téléphone portable, suivre un match de foot, accéder à un journal ou un livre est impossible au village, faute d’électricité et d’infrastructures, la tentation pour les jeunes d’aller trouver un peu de ce confort de la modernité en ville est grande.
S’engager pour le développement local, économique et social, des communes rurales, favoriser l’accès des populations rurales à des infrastructures socioéconomiques de bases, faciliter l’écoute et le dialogue entre adultes et jeunes pour une meilleure prise en compte des aspirations des enfants et des jeunes ruraux sont autant d’axes de travail et d’engagements importants dans les années à venir pour l’association.